L’impact de l’aide sur la santé
Oui, il y aurait un impact de l’aide sur la santé. Parce que lorsque l’on aide un proche, l’attention à soi est moins importante et l’attention à l’autre peut être sans limite. Et aussi parce qu’aider un proche, c’est une affaire de temps ! 70% des aidants déclarent avoir très peu ou pas du tout de temps libre(2), ce qui empêche de consulter régulièrement son médecin et amène parfois certains aidants à renoncer aux soins courants.Et puis, aider un proche, c’est mettre son corps à rude épreuve, c’est aussi dormir avec une oreille ouverte, être plus concentré sur l’alimentation de son proche que sur la sienne, être stressé (par l’avenir, par l’organisation du quotidien …), consacrer beaucoup d’énergie à la coordination des professionnels d’intervention notamment, voir un peu moins ses amis, etc.. Autant de facteurs qui concourent à voir sa santé se dégrader.
Se repérer dans sa situation et dans sa santé
Se repérer dans sa santé permet plus généralement de faire un point sur la situation. Aussi, parce que la santé, c’est plus large que le seul fait de ne pas avoir de maladie mais comporte plusieurs dimensions. Voici quelques questions à se poser :
- Est-ce que je dors bien ces derniers temps ?
- Ai-je de l’appétit ?
- Quel temps j’accorde pour mes loisirs, pour mes amis, ma famille et pour moi tout court ?
- Ai-je le sentiment d’en avoir assez, d’être anxieux et/ou inquiet dans mon quotidien ?
En fonction des réponses à ces questions, des stratégies peuvent être mises en œuvre.
Comment s’y prendre ?
La toute première chose est d’évoquer cette situation avec votre médecin traitant y compris dans une approche préventive !Ensuite, il est important de vérifier si votre proche bénéficie des aides professionnelles requises par son état de santé. Il ne vous incombe pas exclusivement de prendre soin de votre proche ; des aides financières, humaines et techniques existent et peuvent faire en sorte de retrouver votre rôle de parent, d’enfant, d’époux auprès de votre proche, sans être son infirmier, son aide-soignant, etc.. De fait, cela permet de se maintenir en santé.
En savoir plus :
N’hésitez pas à faire appel à des intervenants professionnels. Vous pouvez les trouver via :Vous pouvez également entrer directement en contact avec les fédérations d’associations que sont ADESSADOMICILE, l’ADMR, la FNAAFP-CSF ou UNA.
- la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH – si votre proche a moins de 60 ans),
- le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique (CLIC – si votre proche a plus de 60 ans)
- le Conseil général du département de résidence de votre proche
- le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la ville de résidence de votre proche
- Si vous avez perdu ou pris du poids : consulter le site www.inpes.sante.fr
- Si vous avez des difficultés à dormir : www.institut-sommeil-vigilance.org
- Si vous ne faites pas d’activité physique : vous pouvez vous renseigner à la Maison des Associations ou le Centre Social proche de chez vous ou auprès du Groupe Associatif Siel Bleu
- L’Association Française des Aidants a publié des fiches conseils pour les aidants. Pour les consulter : http://www.aidants.fr/la-sante-des-aidants/fiches-conseils-sante
Focus : les aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer
Dans cette situation, il est possible d’accéder à un suivi médical spécifique : n’hésitez pas à l’évoquer avec votre médecin. Pour en savoir plus, consultez ce guide sur le site de la HAS.
Sources
(1) Etude de la DREES, Afider un proche âgé à domicile : la charge ressentie, Noémie Soulier, Etudes et Résultats n°799, mars 2012.(2) Enquête nationale à destination des aidants, Association Française des Aidants, décembre 2013