[INFOGRAPHIE] Alors qu'ESS France réunit les acteurs et réseaux en congrès, Ness revient sur les dates clés de l'Economie sociale et solidaire depuis les Etats généraux de 2011, jusqu'au Congrès de l'ESS du 10 décembre 2021.

2021, l'ESS est toujours en proie au même complexe d'invisibilité qu'en 2011. Ces entreprises sociales, fondations, mutuelles, coopératives et associatives ont beau peser plus de 13 % de l'emploi privé en France (environ 2,4 millions de salariés), l'écho des valeurs et principes d'actions qu'elles portent semblent toujours sous-estimé. Difficulté d'accès aux aides aux entreprises en période Covid, inégalité de reconnaissance entre professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social, des secteurs publics et des secteurs associatifs... en sont deux exemples de notre actualité récente. (la suite, sous l'infographie)

Vue d'une partie de la frise 2011-2021 : des Etats généraux au Congrès de l'ESS

Une voix pour l'ESS

Et pourtant la situation a largement évolué en dix ans. Notre frise chronologique illustre un double phénomène. D'abord l'aspiration des organes et réseaux de l'ESS à s'organiser, illustrée par le leadership institutionnel pris par ESS France. La Chambre française de l'ESS mise en place par la loi Hamon de 2014, est renforcée dans son rôle suite à la fusion-absorption du Conseil national des Cress. ESS France est depuis un an l'enceinte des têtes de réseaux de l'Economie sociale et solidaire et de sa représentation territoriale constituée par les Chambres régionales.

 

Poids politique

Deuxième phénomène, la reconnaissance grandissante de l'ESS par l'Etat. La Loi-cadre du 21 juillet 2014 en est l'expression la plus forte. Mais la place de l'ESS dans un gouvernement reste un indicateur signifiant. Pour la première fois en 2012, l'ESS est entrée dans le giron de Bercy et y est encore, malgré l'épisode de son transfert sous la tutelle de la Transition écologique et solidaire entre 2017 et 2019. Le ministère de l'Economie s'en était séparé sans sourciller afin de préserver les équilibres de portefeuilles ministériels et le poids du ministère de Nicolas Hulot qui avait perdu sa compétence sur la pêche.

Cet événement n'aurait peut-être pas été aussi significatif si l'ESS bénéficiait d'une administration structurée au sein des services de l'Etat pour assurer une continuité du suivi des politiques publiques en sa faveur. Voilà un enjeu fort pour les institutions représentatives de l'ESS à l'avenir.

 

Le baromètre de l'emploi

Et parce que l'ESS, c'est de l'activité économique, notre frise est rythmée par l'évolution annuelle de l'emploi dans les structures employeuses. Rappelons-le, l'ESS représente 2,4 millions de salariés. Ce volume n'a que peu varié en dix ans et la tendance est plutôt à la hausse. Les soldes nets de création d'emploi montrent surtout que l'emploi dans l'ESS résiste plutôt bien aux crises économiques et financières alors qu'il est plus exposé aux soubresauts des politiques publiques (impact de la fin des emplois aidés en 2017). L'année 2020 est emblématique de cette faculté de rebond. Le nombre d'emploi perdu, fin juin 2020 était de 52500, mais la reprise de l'activité et la fin progressive du chômage partiel de la fin 2020 a réduit la baisse à - 18 783 emplois, ce qui reste la baisse le plus important de ces dix dernières années.