La dernière Convention nationale de l’USGERES (Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale) qui s’est déroulée à Paris, le 16 octobre, a réuni plus de 400 participants. Un succès qui s’explique « parce que nous avions un programme en phase avec l’actualité, la crise, l’agenda social, l’emploi des jeunes, la démocratie sociale et la représentativité patronale », avance le secrétaire général de l’Union, Sébastien Darrigrand. Au cours de cette journée, en effet, Michel Sapin, le ministre de l’Emploi, du Travail, de la Formation professionnelle et du Dialogue social et Benoît Hamon, ministre délégué à l’ESS et à la Consommation ont fait un certain nombre de déclarations qui vont dans le bon sens, estime l’USGERES. Laquelle demande depuis longtemps à être considérée, à juste titre, comme une organisation représentative patronale. Une perspective qui apparaît aujourd’hui plus tangible et à laquelle François Hollande avait fait allusion avant les élections présidentielles.

Les réponses du gouvernement sur la représentativité

Etaient présents à cette journée des acteurs de l’ESS, parmi lesquels des représentants des principales fédérations d’employeurs de l’économie sociale adhérant à l’USGERES et des représentants des organisations patronales dont la CGPME, l’UNAPL, mais aussi, et c’est une première, le Medef, l’UPA et la FNSEA.

Interpellé dans son allocution par Alain Cordesse, président de l’USGERES, sur la question de la représentation des employeurs de l’ESS au sein des instances de concertation nationale, Michel Sapin a rappelé que les lignes bougeaient notamment depuis la conférence sociale de juillet ; et que « le gouvernement est déterminé à accompagner et encourager ce mouvement. Il saura prendre, en temps voulu, ses responsabilités ». Le ministre faisait ainsi référence aux propositions attendues par les partenaires sociaux, d’ici 2013. Il s’est par ailleurs engagé à proposer au Premier ministre qu’un représentant de l’USGERES siège en qualité de personne qualifiée au sein du Conseil représentatif pour l’emploi. « Cette annonce est un premier signe positif et encourageant. Nous souhaitons aller plus loin. Mais pour le moment, le ministre attend des propositions sur la mesure de la représentativité des organisations patronales émanant des acteurs eux-mêmes ». Ensuite, toutes les propositions seront mises sur la table à l’été 2013, comme annoncé lors de la conférence sociale de l’été dernier. « Le gouvernement entend bien nous associer, tout en respectant le calendrier et en donnant la primauté au dialogue social sur le contrat de génération et la sécurisation de l’emploi ».

Un protocole de partenariat en faveur de l’emploi des jeunes

Clôturant la journée, Benoit Hamon a souligné l’importance et la spécificité de l’apport des employeurs de l’ESS à l’économie du pays et a présenté les grandes lignes de l’action qu’il entend construire avec eux, au regard de l’impérieuse nécessité de réduire le chômage des jeunes. A l’issue de son intervention, le ministre a signé avec Alain Cordesse un protocole de partenariat dans lequel il soutient : la création d’un portail d’ offres d’emploi dans l’ESS orienté vers les jeunes et faisant la promotion des emplois d’avenir et des futurs contrats de génération ; une étude de terrain sur l’emploi des jeunes dans l’ESS, pour identifier et lever les freins à leur recrutement ; ainsi que des actions de mobilisation et d’information des employeurs de l’ESS pour faciliter l’intégration des emplois d’avenir et contrats dans les stratégies des entreprises de l’ESS et œuvrer ainsi à leur pérennisation. Le ministre a par ailleurs engagé le gouvernement dans le lancement d’une grande campagne de communication, d’ici la fin de l’année, pour promouvoir et faire connaître l’ESS.