Le dernier numéro de la revue trimestrielle Recma du mois de juillet livre un article éclairant intitulé « Associations et fondations en France et en Europe : traditions et convergences ». Au cœur de ces pages, on trouve des informations comparatives sur les conditions salariales entre la France et l’Allemagne dans les associations et les fondations (organismes à but non lucratif).

 

« De part et d’autre du Rhin, la croissance de l’emploi dans le tiers secteur a été beaucoup plus rapide que celle de l’emploi du secteur privé lucratif et du secteur public. L’emploi du tiers secteur est aussi très majoritairement féminin, ce qui est attendu pour un secteur de services relationnels : 69 % en France, 76 % en Allemagne. Alors que ce pourcentage est à peu près stable en France, il augmente en Allemagne depuis une décennie et l’on observe que les femmes y travaillent souvent à temps partiel ou occupent des emplois saisonniers ou temporaires. Dans les deux pays, on les trouve rarement à des postes de direction. On constate également une détérioration de la qualité des emplois, liée en France comme en Allemagne à un changement des politiques sociales, en relation avec les restrictions financières et les impératifs de l’Union européenne. Les gouvernements au lieu de travailler exclusivement avec des ISBL (institutions sans but lucratif) ont mis celles ci en concurrence avec des entreprises lucratives par des appels d’offres, il en est résulté une prolifération de temps partiels et des contrats courts. Le tiers secteur en Allemagne a largement accueilli les mini-jobs mal payés (soit tout au plus 450 euros par mois à temps plein ou à temps partiel. Ndlr) et les emplois à 1 euro y sont plus répandus que dans les autres secteurs ; 15 % des contrats de travail sont temporaires, 49 % à temps partiel, 13 % sont des mini-jobs et 4 % des « Ein Euros jobs » (1 euro). En France également, l’emploi associatif s’est dégradé et les contrats sont de plus en plus courts. (…). Les associations sont le premier réceptacle de toutes les formes des emplois aidés. (…). Cette multiplication des emplois atypiques tient (notamment) au poids des politiques publiques de l’emploi qui s’orientent de manière préférentielle vers un secteur où la main d’œuvre est particulièrement flexible ».