Les missions locales sont, au cœur du dispositif des emplois d’avenir. Afin de promouvoir l’emploi des jeunes au sein de l’ESS, l’Union Nationale des Missions Locales (UNML) et l’Usgeres ont signé un protocole de coopération le 29 janvier à Bercy.

Entretien avec Serge KROICHVILI, Délégué Général de l’UNML.

Protocole de coopération avec l’Usgeres

Le partenariat avec l’Usgeres est naturel car l’UNML fait partie des syndicats d’employeurs membres de l’Usgeres. Les missions locales (ML) sont à la fois actrices et parties prenantes de l’ESS, dont elles partagent les principes fondamentaux et les valeurs. Les ML sont en outre reconnues par le Code du travail comme relevant du service public de l’emploi, au même titre que Pôle emploi et Cap Emploi.

A partir de l’étude Crédoc, qui pointe les opportunités d’emploi dans le secteur associatif, liées à la pyramide des âges et aux filières porteuses, notre travail consiste à permettre la congruence entre les projets des jeunes et les projets des organisations de l’ESS (OESS). Le protocole signé entre l’UNML et l’Usgeres s’appuie ainsi sur trois objectifs de coopération. Premièrement, favoriser une meilleure connaissance réciproque des équipes. Ensuite, lever les préjugés et changer le regard du monde de l’entreprise sur les jeunes. Enfin, établir les modalités de déclinaison opérationnelle de la collaboration entre l’UNML et l’Usgeres dans les territoires, au plus près des entreprises.

Accompagnement

Le déploiement régional du dispositif s’appuie sur les diagnostics territoriaux menés par les DIRECCTE notamment, pour déterminer dans chaque région les besoins en emploi-formation et les secteurs porteurs. Les missions locales ont toujours été dans un modèle décentralisé ascendant : c’est à partir des attentes et des besoins des jeunes que l’on construit une politique territoriale sur le plan local, régional puis national. La force du dispositif et du réseau des ML réside donc dans la proximité avec les territoires et dans la fonction d’ingénierie de projets mise en œuvre.

Concrètement, la déclinaison régionale des projets territoriaux de rapprochement des jeunes avec les OESS, va consister, d’une part, à travailler avec les associations pour définir le profil des jeunes attendus ; et d’autre part, à rapprocher les projets des jeunes avec ceux des associations. Il s’agira ensuite de mettre en place la médiation en entreprise et l’accompagnement des jeunes dans l’emploi. Puis enfin, de construire avec l’OESS l’offre de formation, en lien avec l’OPCA, et en tenant compte à la fois du projet du jeune, des besoins de l’OESS et des ressources mobilisables.

Faisabilité

Il est moins complexe pour les ML de travailler avec le secteur associatif qu’avec le secteur économique traditionnel. De par la mission d’éducation populaire et à la citoyenneté, de formation, d’inclusion sociale des associations, il y a une longue tradition de collaboration entre les ML et les associations.

Ce qui est nouveau toutefois pour les conseillers des ML, c’est la fonction d’ingénierie des postes (définition des compétences et profils requis en association). De même que l’ingénierie des parcours de formation, pour laquelle il s’agit de collecter et coordonner l’ensemble des besoins et ressources (crédits des OPCA, plan de formation de l’entreprises, DIF, …) pour offrir un programme de formation quasi sur-mesure au jeune. Nous devons également participer au processus de validation des compétences acquises par les jeunes, notamment s’il n’y pas pérennisation de l’emploi. En ce sens, on peut dire que l’exigence de renforcement de la professionnalisation des associations et de la qualité de leurs emplois a conduit à faire évoluer le métier des conseillers des ML.

Pérennisation

Pour ce faire, il faut évidemment tenir compte des contraintes, notamment budgétaires, des associations. Nous pouvons contribuer à la consolidation de l’emploi associatif – et donc du maintien dans l’emploi des jeunes recrutés en emplois d’avenir – à deux niveaux. Nous pouvons travailler avec les associations sur leur projet de développement : activités nouvelles ou diversification pour, à défaut d’en créer, maintenir les postes existants. Nous pouvons également participer à l’élaboration d’une stratégie de GPEC associative voire inter-associative, afin d’anticiper les mutations sectorielles et les départs à la retraite, pour mieux préparer l’adaptation et le remplacement des postes par des jeunes en emplois d’avenir.

Des acteurs d’expriment :

Entretien avec Alain Carrée, Président de l’Unifed : Lire l’article

Entretien avec Alain Cordesse, Président de l’Usgeres : Lire l’article

Entretien avec Vincent Ricolleau, Chargé de mission développement au CNLRQ : Lire l’article

Entretien avec Serge Kroichvili, Délégué général de l’UNML : Lire l’article

Entretien avec Didier Brun, le point de vue d’un syndicaliste : Lire l’article

Hors-Série FIL CIDES N°3 « Faire des emplois d’avenir des emplois de qualité »

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