Les régies de quartier s’engagent à recruter et à accompagner 1 500 emplois d’avenir sur trois ans. A ce jour, près d’une centaine d’emplois d’avenir ont été créés ou sont en projet dans les Régies. Pérenniser les activités et mener une politique de formation sont les sujets de cet entretien avec Vincent Ricolleau, chargé de mission développement au Comité national de liaison des régies de quartier (CNRLQ).

Quelle opportunité représente pour vous l’embauche de jeunes en emploi d’avenir par rapport à votre cœur de métier qui est l’insertion par l’activité économique ?

Certes, les régies s’inscrivent en partie dans le champ de l’insertion par l’activité économique (IAE). Cependant, leur mission consiste à développer un ensemble de réponses avec les partenaires (collectivités, bailleurs sociaux) que ce soit en termes d’activités, de services et d’emplois ancrés sur leur territoire : près de la moitié des salariés dans les régies sont recrutés dans le cadre de contrats de droit commun, des CDD mais également des CDI.

La loi sur les emplois d’avenir incite à conclure des contrats de longue durée, ce qui représente une opportunité plus intéressante que la politique actuelle des contrats aidés, à la fois pour proposer des emplois de qualité, valorisants, attractifs et engager avec ces jeunes un parcours qui s’inscrit sur la durée.

Développement et pérennisation des activités

Au cours des trois prochaines années, le programme emplois d’avenir pourra permettre de démarrer ou de donner de l’ampleur à des projets portés par les régies et dont nous savons qu’ils peuvent retenir l’intérêt de partenaires sur leurs territoires. Ces partenariats sont des vecteurs de solvabilisation des activités proposées. Par exemple, le CNLRQ a conclu un accord avec l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui regroupe les organismes HLM. Cet accord prévoit la création de 300 emplois d’avenir sur les métiers de gestion urbaine de proximité selon deux axes de coopération : répondre aux besoins en ressources humaines identifiés par les organismes de logement social en recrutant au sein des régies et en formant des jeunes sur différents métiers en tension (gardiennage…), que les bailleurs sociaux intégreront à terme dans leurs effectifs ; répondre à la politique et aux besoins d’intervention d’un bailleur social par le biais de conventions de subventions ou de marchés de prestations. Autre domaine d’activité ayant un fort potentiel de développement : l’éco-médiation, à travers des partenariats avec ERDF, EDF, GDF Suez.

Formation

Les régies s’investissent naturellement sur les questions de formation. Il s’agit d’un engagement éthique fort pour notre réseau. Chaque régie en fonction de l’activité et du projet du salarié déterminera le type de préparation au métier à mettre en place ou la qualification qui peut être visée. Tous les canaux de financement seront mobilisés, et en priorité, le fonds dédié aux emplois d’avenir que vient de créer Uniformation, l’OPCA de la branche professionnelle des régies. Les régies sont encouragées à se rapprocher des conseillers régionaux de l’OPCA, chargés notamment de la recherche de co-financements.

L’offre de formation pourra porter aussi bien sur l’acquisition des savoirs et compétences de bases, que sur des formations plus techniques liées aux différentes activités (exemple : médiation en économies d’énergie), permettant l’accès à des certifications. Elle s’appuiera également sur notre organisme de formation, Passag/e/s, qui développe des actions adaptées aux besoins des régies et, plus largement, aux structures de l’ESS. Le « livret parcours et compétences » édité par le CNLRQ pourra être utilisé pour valider et valoriser les différentes étapes de professionnalisation des jeunes.

Des acteurs d’expriment :

Entretien avec Alain Carrée, Président de l’Unifed : Lire l’article

Entretien avec Alain Cordesse, Président de l’Usgeres : Lire l’article

Entretien avec Vincent Ricolleau, Chargé de mission développement au CNLRQ : Lire l’article

Entretien avec Serge Kroichvili, Délégué général de l’UNML : Lire l’article

Entretien avec Didier Brun, le point de vue d’un syndicaliste : Lire l’article

Hors-Série FIL CIDES N°3 « Faire des emplois d’avenir des emplois de qualité »

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