Jérôme Saddier, président de la Chambre française de l'ESS a présenté les six axes de son plaidoyer en présence de la secrétaire d'Etat à l'ESS et la Vie associative Marlène Schiappa.

Echanges Schiappa / Saddier

Le 14 septembre, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’ESS et la Vie associative dévoilait sa feuille de route aux représentants de l'ESS et notamment au président d’ESS France. Le 13 septembre c’est Jérôme Saddier, président d’ESS France, qui présentait les axes stratégiques de son organisation pour les cinq années à venir, en présence de la secrétaire d’Etat. Six axes que nous retraçons brièvement. 

Transition écologique

L'ESS doit être au coeur des politiques de transition écologique car, entre autre, cette transition induit une transition des modèles et donc une action sur les règles économiques. De l'avis de Jérôme Saddier : "Nous voulons non seulement le retour à une forme de planification démocratique, mais aussi que les organisations de l’ESS en soient partie prenante." 

Filières d’avenir

L’ESS doit être partie prenante des filières de l’économie de demain : conséquence du première axe, ESS France estime "nos formes d’action doivent être pleinement considérées et soutenues" au moment même où de nouvelles voies de développement économique doivent être empruntées.

PTCE

L'ESS doit s'appuyer sur des écosystèmes territoriaux performants et ambitieux : ESS France souhaite valoriser les Pôles territoriaux de coopération économique, mais aussi à faire reconnaître et donc financer de manière beaucoup plus volontariste les Chambres régionales de l'ESS que ce soit en termes financier, que de reconnaissance institutionnelle. Jérôme Saddier souligne le cas de la Cress Auvergne Rhône-Alpes que le Président de Région ne souhaite pas reconnaître comme interlocuteur légitime.

Entreprise à impact

L'ESS doit incarner l'avant-garde des entreprises à impact : cet axe est un appel qui s’adresse autant aux pouvoirs publics pour reconnaître le « temps d’avance » des organisations de l’ESS que pour mobiliser ces mêmes organisations à continuer d’avancer et progresser car toutes les entreprises de l’ESS ne sont pas à égalité dans l’adaptation de leur activité aux enjeux de la transition écologique.

L’ESS à l’ONU

L’ESS doit bénéficier d’une pleine reconnaissance européenne et internationale : ce cinquième axe vise à propulser la reconnaissance internationale de l’ESS alors qu’il semble que les planètes soient bien alignées. OCDE et OIT ont pris des positions officielles sur l’ESS, la Commission européenne a présenté son plan d’action et c’est désormais l’ONU qui travaille concrètement le sujet qui pourrait déboucher sur une résolution lors de l’Assemblée générale de septembre 2023.

Reconnaissance et dialogue social

L’ESS doit enfin avoir la garantie durable de sa considération par les pouvoirs publics : c’est l’axe du plaidoyer qui est le plus institutionnel et peut-être le plus important du point de vue de la Chambre française d’ESS France. Parce que cette bataille de la « considération » est menée depuis longtemps et subit les à-coups de la vie politique : « sécurisons la place de l’ESS dans les administrations de l’Etat, donnons-lui une assise interministérielle pérenne (…) une interlocution de haut niveau dans les territoires », demande Jérôme Saddier, qui rappelle « Il ne s’agit pas que de moyens financiers ». La présence de l’Udes notamment, dans les instances de dialogue social reste encore à parfaire notamment.

En conclusion Jérôme Saddier a rappelé à sa manière que l’ESS reste un ensemble en mouvement permanent et acteur du contrat social et républicain : « Nous ne sommes collectivement pas toujours aussi exemplaires que nous le souhaiterions, mais nous revendiquons fièrement nos fondamentaux qui ne demandent qu’à se régénérer au contact de nouveaux enjeux : la transition écologique bien sûr, mais aussi l’égalité femmes-hommes, la reconquête démocratique ou encore la construction de nouveaux biens communs. »