On l’attendait depuis un moment. La Banque publique d’investissement (BPI) vient de livrer un rapport sur le financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Ainsi, la BPI et la Caisse des dépôts et consignations s’apprêtent à mettre en place une série d’outils pour l’ESS.

Un fonds de fonds qui interviendra en apport en fonds propres pour les coopératives avec une probable capacité d’engagement total de 50 à 100 millions d’euros via les titres participatifs, un dispositif qui figurera dans la loi ESS. Autre cible de ce fonds de fonds : des établissements à « fort impact social », notamment créateurs d’emplois dans les quartiers difficiles. BPI France investissements devrait être partie prenante de ces interventions et interviendrait entre autres aux côtés de sociétés spécialisées dans le capital risque ESS.

Des prêts participatifs sociaux et solidaires pour une période de sept ans et dont les montants iront de 10 à 50 000 euros. Ces prêts visent les petites structures de l’ESS. Il est prévu que plusieurs dizaines de millions d’euros soient globalement engagés.

Le rapprochement entre BPI France et Sogama Crédit associatif permettra à des associations (grandes et moyennes surtout) du médico-social, de l’éducation, de la formation et de la lutte contre l’exclusion de bénéficier de garantie de prêts bancaires.

Un fonds d’innovation sociale, soutenu par six régions et annoncé par le président de la République le 29 avril dernier proposera des avances remboursables. Il sera mis en place à titre expérimental pendant trois ans dans le cadre d’appels à projets disposant de plusieurs millions d’euros.

La création d’un site de crowdfunding à l’initiative de BPIfrance va voir le jour. Une plateforme numérique qui pourrait fédérer d’ici septembre 2013 les sites déjà existants de crowdfunding de l’ESS (prêts, dons et apports en fonds propres).

Ainsi, pour le ministre de l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, la création de cette palette d’outils de financement, permettra une reconnaissance des entreprises de l’ESS. « La structure capitalistique des entreprises de l’ESS ne sera plus un obstacle en soi pour leur accès aux financements. Elles seront désormais jugées par les investisseurs sur leur projet, sur leur créativité et sur leur viabilité économique à long terme. La valeur ajoutée sociale ne sera plus un handicap pour obtenir les financements nécessaires à leur développement ».