La semaine de l’emploi des personnes handicapées a lieu dans une situation économique marquée par un taux de chômage important et si la situation de cette catégorie de population s’est légèrement améliorée au regard du taux d’embauche dans les entreprises, comme le révèle l’étude de la Dares sur des données de 2010, c’est un chômage massif qui les frappe. En cause : la crise, mais aussi le manque de formation, l’âge et un nombre de personnes disposant d’un statut de travailleurs handicapés en nette augmentation.

Les personnes handicapées sans emploi (22 %) sont deux fois plus nombreuses que les personnes valides à être en emploi. Pour analyser cette situation, Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France indique que ce sont d’abord « des raisons purement économiques qui expliquent ce chômage massif, quand on est un entreprise en difficulté, on recrute plus ou peu et quand on le fait, on ne se précipite pas sur des personnes handicapées ».

Mais d’autres constats sont aussi à l’origine de cet état de fait. Il y a inadéquation entre la qualification des personnes handicapées et celles dont on a le plus fréquemment besoin sur le marché du travail. Selon l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés), 77 % des personnes handicapées n’ont pas le baccalauréat, contre 58 % pour le reste de la population. L’âge est également très pénalisant puisque 43 % des personnes handicapées au chômage ont plus de 50 ans, contre 21 % des personnes valides sans emploi, et connaissent un chômage de plus longue durée. Sur fond d’une précarité croissante avec des CDD et des temps partiels, rapporte le secrétaire général de la FNATH, Arnaud Broca.

Pour Pierre Blanc, directeur général de l’Agefiph, une autre raison du taux de chômage important de personnes handicapées, « on la doit au fait que de plus en plus de personnes demandent un statut de travailleur handicapé, qui a un peu la statut de valeur refuge en ces temps de crise ». Quant à la formation, une voie certaine pour améliorer la situation de l’emploi des personnes handicapées, Jean-Marie Barbier observe que « beaucoup de centres de formation ne leur sont pas accessibles ».

Quelques améliorations

Le directeur général de l’Agefiph estime toutefois que le regard des employeurs sur le handicap a commencé à changer : un sondage Agefiph-IFOP indique que le pourcentage d’employeurs qui estime « facile » d’embaucher des personnes handicapées est passé, en trois ans de 25 à 35 %. Et, l’étude de la DARES, publiée le 6 novembre note une légère amélioration du taux d’embauche des personnes handicapées : on comptait 2, 6 % des effectifs des établissements privés ou publics de plus de 20 salariés en 2009, on en compte 2, 8 % en 2010. Les chiffres fournis par l’Agefiph pour 2011 font aussi valoir que l’année dernière, 44 458 entreprises ont versé une contribution financière contre 47 520 en 2010. Du mieux, mais on est loin de l’objectif de la loi de 2005 qui oblige les entreprises privées et publiques de plus de 20 salariés à avoir 6 % de personnes handicapées dans leur effectif, sous réserve de payer une contribution financière ou de passer un accord d’engagement avec les partenaires sociaux ou encore de faire appel à des sous-traitants employant des salariés handicapés.