C’était une assemblée générale particulièrement importante pour le RNMA (réseau national des maisons des associations) à un moment crucial de son développement : la présence de la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, Valérie Fourneyron, à ce rendez-vous du 28 mars, était un signe fort de reconnaissance envoyé au RNMA et au mouvement associatif dans son ensemble. Le message de la ministre a notamment souligné l’apport de plus-value humaine des maisons des associations (MDA), en quoi elles contribuent à la mutualisation et à la diffusion de bonnes pratiques, en quoi elles renforcent ainsi le tissu associatif dans un contexte économique difficile… Elle a également réaffirmé les engagements du gouvernement vis-à-vis du secteur associatif qui s’inscriront pour certains dans la prochaine loi-cadre de l’ESS qui devrait voir le jour au mois de septembre.

L’assemblée générale du Réseau national des maisons des associations (RNMA) s’est tenue le 28 mars dernier, dans les locaux de la maison des associations du 13e arrondissement de Paris. Les MDA de toute la France avaient fait le déplacement, tout comme CHORUM-CIDES, partenaires du réseau depuis plus de six ans. Etaient également présents à ce titre : la CPCA, l’Avise, le Crédit coopératif.

A un moment crucial de son développement, le RNMA se pose la question de l’autonomie de ses membres, alors que les MDA (maisons des associations) dites municipales, sont pour la 1re fois majoritaires depuis 2012 (contre les MDA de statut associatif auparavant). Rappelant que la puissance publique, actrice essentielle du développement du tissu associatif local, doit savoir respecter la juste distance vis-à-vis de l’initiative citoyenne que représente les MDA, Lux De Backer, président du RNMA a remercié la ministre, dont la présence marque tant une reconnaissance forte des MDA dans la vie associative locale que celle du RNMA, dans son rôle de coordonnateur et d’appui à la structuration du réseau.

Très attendue, Valérie Fourneyron, a ainsi voulu envoyer un certains nombre de messages forts au secteur associatif :

Un Réseau à « plus-value humaine »

Les MDA sont le socle du développement et de l’accompagnement des associations locales. Par leur proximité géographique et la transversalité de leurs métiers et fonctions, elles sont un interlocuteur privilégié des porteurs de projets et des petites associations non fédérées.

Connaissant un essor significatif depuis sa création il y a 20 ans, le RNMA apporte « une valeur-ajoutée humaine et complémentaire au travail des réseaux et des services de l’Etat ». C’est pourquoi le ministère s’est engagé il y a plusieurs années dans un partenariat pluriannuel avec le réseau, afin de soutenir la poursuite du développement de synergies nouvelles et de la densification du maillage associatif dans les territoires.

Un enjeu de transformation et de pérennisation

Les associations sont en eaux troubles : injonctions paradoxales entre le tarissement des ressources financières, aggravé par la crise socio-économique et la complexification des relations aux collectivités et services de l’Etat, et l’exigence de professionnalisation couplée à l’accroissement de la demande sociale.

Dans ce contexte difficile, les réseaux sont d’autant plus indispensables qu’ils contribuent à la mutualisation et à la diffusion des bonnes pratiques.

Toutes les associations doivent pourtant avoir les moyens de développer leur projet : de par leur ancrage territorial et leur gouvernance, elles sont le lieu privilégié pour observer les nouveaux besoins sociaux et les mutations sociales (petite enfance, insertion des jeunes, …). Elles sont un ciment du lien social et un catalyseur de l’initiative citoyenne.

Mais leurs besoins sont aussi riches et divers que la vie associative elle-même. L’Etat doit donc savoir accompagner et soutenir la transformation du modèle économique associatif pour appuyer la pérennisation de ses activités.

Un enjeu d’emploi

« Dans la bataille pour l’emploi et contre la précarité, les associations sont en première ligne et doivent avoir toute leur place dans les politiques publiques ». Or, si elles ont toujours été en croissance et un pourvoyeur important d’emplois pour les publics les moins insérés (dont les jeunes non diplômés notamment), les associations connaissent une tendance contraire depuis fin 2011. Il est donc indispensable d’inverser ce mouvement.

Considérant la méconnaissance du grand public et du secteur associatif lui-même des dispositifs et des points d’appui et d’accompagnement dédiés aux associations (dont les dispositifs locaux d’accompagnement, le ministère a entamé un travail dans ce sens. Il s’agit également d’aider à l’identification et la reproduction des bonnes initiatives (le réseau SAVARA, en Rhône-Alpes est cité).

Dans le cadre de la MAP (modernisation de l’action publique) (anciennement RGPP), le gouvernement a également entamé un grand travail de rénovation de l’ensemble des administrations et des activités œuvrant dans le champ de la jeunesse et la vie associative, pour plus d’efficacité et de lisibilité.

La feuille de route « jeunesse » devra ainsi intégrer une approche globale pour construire des parcours d’autonomie en faisant travailler ensemble tous les acteurs concernés (éducation, logement, fiscalité, emploi, …).

Des engagements vis-à-vis du secteur associatif

Groupe de travail chargé de revisiter les modalités de contractualisation avec l’Etat dont les apports figureront dans la loi cadre sur l’ESS.

Révision de la circulaire du 18 janvier 2010 sur les relations associations-collectivités. L’objectif est d’aider les collectivités à nouer plus facilement des partenariats avec les associations afin d’enrayer le mouvement d’accélération de la commande publique.

Réactivation de la Charte d’engagement réciproque du gouvernement Jospin (2001), pour y inclure les collectivités, dans un partenariat désormais tripartite, avec l’Etat et le secteur associatif.